A student of mine, studying Theology, future clerk, asked me a while ago: ‘‘Why, a woman ‘like you’ (describing me as ‘young trendy secular woman’), not attached to any religious function, is interested in religions, cultures, philosophy, politics, etc. in a country like Lebanon where the production of knowledge – if it exists – on religious matters is in the hands of men and especially religious men? Are you on a mission?”
Am I on a mission? Indeed. At least, this is what I feel, what I believe.
Why a mission? First, what I do for a living is in fact a blend between passion, a quest for truth, an acute sense of discovering/uncovering mysteries, an escape from certain traumatic dimensions, a self-therapy, challenges, a need to turn dreams into reality, the urge to help others in need, the strong belief in learning from the past to live a better present where every moment counts (“It is only when we truly know and understand that we have a limited time on Earth and that we have no way of knowing when our time is up that we will begin to live each day to the fullest, as if it were the only one we had” – Elisabeth Kubler-Ross); and… the belief in consulting my hopes, not my fears, to think about unfulfilled potential, not frustrations, to concern myself with what is possible for me to do, not with what I tried and failed in.
Peace is one of the many battles I am fighting for, both Internal (on a personal level, inner-peace and in the private sphere) and External (contributing to build peace in society, in the public sphere). ‘A woman’s place is in the kitchen’; this well-known saying places the woman in the private sphere, out of public life and it raises a number of key assumptions when thinking about this ‘woman’. We imagine her to have a husband and children, for whom she is dutifully preparing food, whilst he is at work, providing income and protecting his family. We also assume that this woman is of peace, caring and non-violent.
However, the basic premise behind my peace activism as a woman is not a question of feminine characteristics versus masculine characteristics, nor a matter of chromosomes or menstrual cycles; it has to do with my refusal, as a human being and as a woman, to accept war as a solution to solve conflicts, no matter how complicated they may be, and it is my answer to the suffering of women from discrimination and oppression throughout the world and especially in the Middle East – women who have also remained absent from peace building processes and negotiations. Furthermore, one of my goals is to bring out the interconnectedness of all forms of violence – domestic, societal, state based and inter-state and its gendered dimension – in order to inform and influence peace building processes from a feminist perspective.
Finally, my peace activism related to my feminism is a political reasoning, position and praxis.
En novembre j’ai reçu pour mon anniversaire (célébré à Montréal où j’habite) un super cadeau de la part de mes ami(e)s et de ma famille : un voyage de presque 40 jours en Inde…
Arrivée au Liban, et à l’annonce de ce voyage et des préparatifs qui en découlent, un commentaire commun est resté « bien accroché » comme on dit. Hormis les « yi ! C’est sale ! » (Je vous rassure, à peine plus que bien des coins au Liban) et les « faites attention » dans le vague, ce qui revenait le plus souvent dans les mises en garde des gens était : « Attention ! Il y a beaucoup de viols là-bas. »
Bon, d’accord, la remarque n’était pas infondée suite aux répercussions du cas de viol collectif qui a eu lieu à Delhi en 2012 et qui perdure jusqu’à aujourd’hui.
Il n’en reste pas moins que ce commentaire, répété ou non, m’a dérangé pour plus d’une raison :
D’abord à cause de l’aspect raciste/complexe de supériorité intériorisé dont il fait – à mon avis – preuve. On dirait à travers ce commentaire que le viol n’existe que chez ces « sauvages d’indiens. »
Mais la principale raison pour laquelle j’ai réagi à chaque fois qu’on me faisait la remarque est que l’on ignore trop souvent les cas de viols bien de chez nous.
Qui se souvient de Myriam Achkar ? Qui se souvient des versions toutes plus ridicules les unes que les autres qui ont cherché à se focaliser sur des aspects mineurs de l’affaire – du style : elle était vierge, elle allait prier, etc… Mais qui s’en fout de ce qu’elle allait faire ?! Si elle n’était pas vierge ou qu’elle n’allait pas prier, le viol aurait était « moins pire » ? Est-il pire de violer une vierge qu’une fille pas vierge ? Quelle est donc étrange cette sacralité de la virginité et de la femme « pure » versus la démonisation de la femme « libérée » au sens péjoratif qui est octroyé à ce terme dans notre société ?
De plus, qui parle de toutes ces femmes violées dans le cadre du mariage ? Un viol on ne peut plus légal ? De celles violées par un parent proche et qui doivent garder le silence sous peine de punition ? Qu’en est-il de ces femmes abusées par leur maris et à qui leur propre famille tourne le dos, parce que une femme « comme il faut » reste chez elle ? Des filles et des femmes harcelées au travail, à la maison, par des voisins et qui ne disent rien parce que le harcèlement « ce n’est pas le viol quand même ! » ou pour ne pas se faire dire qu’elles « n’ont pas le sens de l’humour » ou qu’elles « sont coincées » ou encore plus simplement parce qu’elles n’ont aucun recours légal et parce que bien souvent les gendarmes ne savent juste pas quoi faire (si ce n’est en rajouter).
Lorsque j’ai fait part de mes réflexions à des ami(e)s, la question s’est posée de savoir si parler et montrer du doigt le viol est un mal ou un bien. En effet, en Inde, en feuilletant les journaux, j’ai remarqué que les cas de viol, lorsque dénoncés, étaient relatés dans les 3 premières pages et qu’il y a un travail de mise en lumière des abus contre les femmes. Mais certains se demandent si trop en parler ne crée par une situation un peu perverse où des gens qui ne penseraient pas au viol seraient tentés en lisant le journal… un peu comme un criminel aurait l’idée du scénario d’un crime suite à la lecture d’un livre. A qui la faute dans ce cas, l’auteur ou le criminel ?
Je ne peux répondre à la question. Ce que je peux affirmer par contre, c’est que le risque de viol existe PARTOUT. Sortir de chez soi, implique, tacitement, pour une femme, la connaissance du risque de se faire violer.
Je suis tentée de dire que le risque est peut-être moindre dans certaines villes… Mais dans ce cas, pourquoi existe-t-il des mesures préventives dans certains pays qui ont bien conscience du risque, comme à Montréal, où le bus s’arrête entre 2 arrêts, après 9 heures du soir, pour les femmes seules ? Pourquoi en Jordanie, les femmes conduisant seules la nuit sont moins susceptibles de se faire arrêter par la police malgré un excès de vitesse ? (et je ne parle que de ce que j’ai expérimenté).
« Attention, il y a beaucoup de viols en Inde. »
Oui, c’est vrai. Il y a tellement de monde là-bas !
Mais pourquoi donc oublie-t-on la poutre dans notre œil ?! Il suffit pourtant de jeter un coup d’œil aux faits divers dans la presse écrite pour voir qu’il y a quelques lignes consacrées aux crimes d’honneur.
Quelques lignes… mais une première page sur la rencontre d’un tel avec un tel parce que chez nous, c’est bien ce qui prime… Alors qu’en Inde, eux, ils n’ont pas honte de parler de ces violences… Car en parler beaucoup, malgré le sensationnalisme qui vient nécessairement avec, permet de criminaliser le viol ; comme c’est le cas en Inde, un pays que beaucoup de Libanais considèrent « arriéré ». Mais au Liban, « le meilleur pays au monde », le viol reste un acte « banal » et nous sommes loin de le criminaliser. Il faut déjà admettre qu’il existe… Ce n’est pas gagné.
5 lignes, et une sentence dérisoire à celui qui a «lavé l’honneur de la famille. » Ouf ! Je respire mieux de savoir que l’honneur de bien des Mâles dans notre société dépend du sexe de leurs femmes… Comme cette photo qui circule maintenant sur Facebook et qui montre des femmes portant une pancarte sur laquelle il est écrit en arabe : si l’honneur de l’homme est lié à mon hymen, alors il est certain de se faire humilier… Et je respire encore mieux de savoir qu’au Liban, que ce soit à Achrafieh ou à Baalbeck, au Nord comme au Sud (n’en déplaise certains), lorsqu’un homme me suit, me siffle, me propose de monter avec lui en voiture, c’est juste « pour rire », parce que je n’ai pas l’air coincée… Je suis heureuse de savoir que l’honneur d’une femme n’est vraiment pas le même que celui des hommes et qu’il ne se mesure qu’au nombre de ses enfants…
Elle est où la législation qui protège la femme ? Elles sont où les instances religieuses pour qui « l’homme est à la tête de la femme ? » Oublions la législation, il est où l’honneur de certains lorsqu’il s’agit de laver l’honneur de leur femme, de leur fille ? Pourquoi cette volonté de taire l’abus coûte que coûte ? Pourquoi ce « 3eyb » (honte) a-t-il cette importance là où justement, il est « 3eyb » (honte)?
Non, vraiment, si vous allez en Inde, faites attention, il y a beaucoup de viols là-bas…
One of the questions many women ask me when they look at me or when they read ‘Red Lips High Heels’ is: how can you say you are feminist when you wear red lipstick and high heels? Strange how I have to defend my feminism within a movement fighting for women’s rights. True we do not look alike and we do not use the same tools and approaches, but it’s outrageous to find sometimes voices within a movement that can be the movement’s worst enemy…
I am a feminist, and I am feminine. Defining both my feminism and femininity is a continuous process. Red Lips and High Heels are symbols of both feminism and femininity. I cannot understand feminists who make nasty comments about expressions of femininity, even if femininity for me is through and beyond expressions. According to these feminists, being a “good feminist” or “a true feminist” involves telling women to act “less feminine”, or… one is labeled “choice feminist” !!
Attacking women on the grounds of behaving or dressing in a certain way is a really big problem. Feminism is first about equal rights for women, about a society where women have the same chances and opportunities as others. It should not be about suppressing femininity like it is something dirty and wrong, nor other approaches of feminism.
There are plenty of women who are not feminine, or who do not express it. And I am glad that one of the things feminism has done for them is creating a space where they do not experience pressure to behave in a particular way. Some women are not interested in performing femininity and they are free to do it without being under attack.
Patriarchy in the Middle East is certainly about suppressing diversity of views and practices, especially women’s. Feminism, as I see it and live it, is a shift of conceptual approach and application: embracing diversity, finding common grounds, recognizing and managing differences. Therefore, feminism as a movement should become a safe space where girls and women liking pink are not punished for it, as well as those who don’t like it; where women’s autonomy, free will and expression aren’t denied. Let’s stop blaming and shaming each other: slutshaming, victim blaming, feminine women, etc.
One of my goals with the ‘Red Lips High Heels’ movement isn’t to tell women what to wear and how to express themselves, but to open their minds and hearts to the diversity of ideas and practices, religious and secular, leftists, rightists, all Feminist waves, Eastern and Western, etc. I wear red lipstick and high heels, and this is one of my many ways of expressing my feminism in a sexist environment where red lips and high heels = prostitution or ‘dumb blond’. I wear red lipstick and high heels and teach Theology and Sciences of Religions at one of the most prestigious faculties of Theology in the Middle East, where secular women professors are a rare specie, and where women are supposed to be ‘neutral’ looking or ‘masculine’ !
Still, I don’t ask other women to do the same. My message to other women: be free ! Free to think, to analyze, to choose, to deconstruct, to build, to practice, to talk, to give your opinion, to fight, or not…
I am sick and tired of being an exploited objectified woman and citizen.
I am Lebanese and in my society, beauty standards changed in the last 10-15 years. We were busy with war until the early 1990s, not paying attention to physical characteristics. When we stopped killing each other with weapons, we started a devastating competition, as men and women, to own a maximum of material goods and be as much as possible superficial – our way of surviving or proving that we are living, at least for many of us… Or, neurosis!!
We valued ourselves and are still valuing based on altered physical features and ability, while denying self-esteem and body love to women and men who are aging naturally, who are ill, or disabled; or even, simply, denying what nature gave us: our genetic pool with all its characteristics seen as ‘flaws’ = big noses, thin lips, big asses, … !
We were supposed to rebuild ourselves and our country, not only a ‘façade’ – a shell -, but our inner self!! We were supposed to be creative and to look for ways to change our mentality, our political system. We were supposed to fight for our rights as citizens, as humans, as women in particular.
Pity us… Pity my nation… It doesn’t mean that there are no Lebanese working to change, individually or in NGOs. Still, their contributions are just baby steps for the moment. I am pessimistic, I confess… However, I believe that my body has a beauty and an integrity regardless of how poorly it conforms to patriarchal aesthetic standards. It has its own balance… My body is myself and it is not wrong, it is not ugly, it is not dirty, it is not too fat, nor too hairy, nor too tall or too short… If I damage my body, i will be damaging myself, i will be damaging my society. We can’t love our country if we don’t love our bodies. We can’t be honest in our feminism if we pretend that making choices to harm our bodies and conform to the dictates of a system that hates us is liberating and empowering.
Penser au rôle des femmes en relation au renouvellement des mentalités, des moeurs et des systèmes socio-politiques, me renvoie à penser en premier lieu aux changements qui ont eu lieu suite aux décennies de guerre physique au Liban et l’impact de celle-ci sur la situation des femmes et ‘ce qui a changé’ ou non…
Le rôle des femmes durant la guerre des années 1975-1990 modifia en quelque sorte les ressorts organisationnels de la société libanaise, tant sur le mode de la systémique familiale que sur les plans psychologique et social, entraînant un changement de fonctions attribuées aux membres de la famille, de leurs repères et de leurs valeurs. Bien de femmes ont dû par exemple travailler pour subvenir aux besoins essentiels de leurs familles, vu que leurs maris, pères ou frères étaient soit occupés à faire la guerre ou étaient décédés, mutilés, kidnappés, etc.
Toutefois, y a-t-il eu un véritable changement de mentalités? Une fois les combats arrêtés, les témoignages recueillis auprès de plusieurs femmes, qu’elles y aient ou non participé, traduit un désarroi criant: « comment les hommes ont-ils pu oublier que nous nous sommes battues à leur côté? ».
De plus, avec les retombées économiques dès les années 90 et les institutions politiques qui se sont trouvées dans l’incapacité d’y faire face, les femmes furent sollicitées, étant les principales animatrices des institutions sociales. Néanmoins, cela ne veut pas dire qu’elles le furent dans tous les domaines et à tous les niveaux. Par exemple, elles demeurent à ce jour quasiment absentes des centres de décisions économiques; et leur nombre – et pouvoir – est encore quasi-absent dans le Parlement, le Conseil des ministres et la fonction publique.
A première vue, on conclurait que ces bas taux de représentation féminine au sein des centres de décision et même des centres de production de savoir – lorsqu’il y en a !! – sont des signes de déficience de la sécularisation et de la démocratisation au Liban: absence de liberté de choix, carences de connaissances, pauvreté en termes de potentialités et d’opportunités, pouvoir du religieux qui privilégie le système patriarcal et les rôles dits traditionnels des genres. Mais je ne suis pas de celles qui responsabilisent ‘LA RELIGION’ en la qualifiant d’obstacle essentiel à l’accès des femmes aux postes de décisions. La responsabilité incombe aux individus – hommes et femmes – et se situe à plusieurs niveaux. Les obstacles sont multiples!
La violence à l’encontre des femmes constitue encore un « sujet-tabou » au Liban, sinon, une situation « normale ». En dépit de nombreuses études effectuées sur le développement économique et politique au Liban dans les années 90, la question de la femme au Liban, la différenciation et l’exclusion qu’elle subit, et sa lutte pour l’équité avec l’homme, n’a pas été perçue comme étant une question cruciale à traiter.
Les stratégies socio-politiques adoptées par les gouvernements successifs dès le début des années 90 ont consacré les institutions religieuses et les discours qu’elles véhiculent comme seules pourvoyeuses de conduites et de pratiques sociales « légitimes », renforçant par là-même le confessionnalisme. En outre, ces gouvernements ne se sont pas penchés sur une relecture de l’image de la femme et de son identité dans les nouveaux manuels scolaires; celle-ci garde son rôle secondaire au sein de la famille et de la société, et ses obligations dites « traditionnelles » sont sacralisées .
Le patriarcat constitue un obstacle majeur, au sens d’un système valorisant le devoir d’obéissance à tous les niveaux – l’éducation scolaire et familiale, l’entreprise, l’administration, à l’encontre de l’interdit concernant l’interprétation religieuse… Il est de notre droit en tant que citoyennes, en tant que femmes, d’opérer des ruptures avec la tradition tout en y puisant ce qui pourrait être utile, voire ‘bon’, d’innover et donc de participer à l’histoire.
Il est temps aussi de remettre en question l’image généralisée, monolithique et a-historique de « la femme libanaise », et de proposer des identités alternatives aux stéréotypes courants comme celui de la femme « soumise », « croyante », qui se sacrifie pour sa famille, vierge puis mère, éternelle mineure qui passe de son père à son mari, « victime » d’un système patriarcal; ainsi que celui de la femme « pute », sexy, aguicheuse, matérialiste, telles les chanteuses en vogue. Ces stéréotypes, parmi tant d’autres, dévalorisent les diversités d’expériences et de repères identitaires des femmes libanaises. Pire, ils les relèguent à une sorte d’éternel féminin suranné, totalement soumis aux dictats politiques des hommes et ne pouvant de la sorte avoir voix au chapitre.
Il est temps d’intégrer dans la construction d’un projet alternatif de gestion des diversités au Liban, les discours et les pratiques de femmes qui concernent leurs rapports à la religion, la politique et la société, leurs reformulations des doctrines du péché et le lien avec la virginité « sacralisée », leurs relectures de la guerre et des limites des statuts personnels, leurs visions d’un partenariat entre hommes et femmes au sein des communautés religieuses et dans l’ensemble de la société …
Les discours et les pratiques de ces femmes démontrent que le futur du Liban dépend de plusieurs facteurs, dont la prise en compte de leurs rôles, et la promotion d’un dialogue des genres et d’une culture de l’équité des genres dans la construction d’une convivialité sociale.
Après tout, les femmes sont au cœur de la dialectique du renouvellement (al-tağaddud) dans l’authentique (al-aṣāla), et donc de la transformation socio-politique et culturelle; d’où l’importance de tenir compte de leurs discours et pratiques, qui ne sont pas un ‘luxe’ secondaire, afin de résister au choc de l’aseptisation des différences et du rejet de plusieurs facettes de l’héritage libanais. Comme l’affirme Fawzia Zouairi en référant aux femmes « méditerranéennes », notamment les turques, les algériennes et les libanaises, celles-ci ont la faculté « de revenir aux sources, de porter la marque d’un monde et de conjuguer la différence, d’assimiler les influences ».
FEMEN is a feminist group, in Kiev, known for its topless protests. Theya��ve taken part in protests against religious institutions, international marriage agencies, sexism, sex tourists and many other topics. It was founded in 2008 by Anna Hutsol; its members are mostly female with the exception of few male ones. There are 20 core organizers in FEMEN, as well as hundreds of activists and thousands of supporters. FEMEN activists have been regularly detained and fined by the police in reason of hooliganism and disrespect to state symbols.
In a nutshell, FEMEN is a feminist group. It opposes the prohibition of abortion, the existence of religious institutions as it seems them to oppress women, and, it opposes the legalization of prostitution in Ukraine. It fights for womena��s rights, has political intentions, social goals, and FEMEN activists believe this is doable my protesting topless, and in specific cases completely nude.
The debate about FEMENa��s approach on feminist subjects is long and exhausting. Some people see that they are helping objectify women by protesting topless, hence drawing attention to the body and taking it away from the real cause. These people argue that sexual freedom and the freedom of doing as one pleases with her body dona��t need to be flaunted. It is believed that by showing their bodies these women are reducing the importance of the topics of protest and drawing the eye of the passers to the body alone. In addition, these activists are only adding salt to the wound, by depicting women as sexual objects and giving the police a reason to detain them, which keeps the cause of the protests in the shadows and only sheds light on the fact that nude protests, hooliganism and destruction of state symbols are offences to be fined for.
On a different matter, I dona��t understand why FEMEN stands against the legalization of prostitution. If I were to ask for womena��s rights, I would like to protect all women. Women working in the sex industry are the most bullied, abused, discriminated against and treated poorly. And the reason is one and the same: these women are working illegally, they have no means to go and file a complaint against anybody or even an unknown for theft, so this gives predators an easy chance to abuse these women and get away with it. With the legalization of the industry will come basic rights, basic rights that all women are fighting to reach. It is the oppressed that tends to oppress as well, and this is one example of the case.
At the end, FEMEN seems to be an extremist feminist group that wants to break social barriers by erasing cultural differences. The story of the hijab is a fine example of that. The issue with extremists is that they always come in pair, and when each party is stuck to their opinion so fiercely, being extreme is what stops the world from moving forward. You cana��t have a reasonable debate with an extremist, so imagine two extremists facing each other at a round table. What can really be achieved?
October 2011: a young nineteen-year-old Egyptian woman blogs a naked picture of herself. What could have been but a mundane act in the west was about to stir a passionate debate around feminism religion and nudity in the Arab world. Two years later, after having been harassed, threatened and kidnapped in her home country, Aliaa el Mahdy the naked blogger has now sought political asylum in Sweden, where she is cut-off from other Arabic secular activists.
Apart from the predictable fury of the conservative Muslims, the most baffling reaction to Aliaa el Mahdy’s bold act was most Arab feminists’ reluctance to endorse it. Aliaa el Mahdy was accused of causing an unnecessary controversy and of actually harming the causes of women and secularism by further maddening the patriarchal oppressors and religious extremists. And indeed, why stir anger and hatred by posting provocative pictures that might hurt the religious feelings of the pious and the honorable while a constructive discussion in favor of women’s right can only take place in a unified, pacified society? Aliaa el Mahdy was further disgraced in the eyes of Arab feminists when she participated in a naked protest against Morsi’s constitution in December 2012, alongside two activists from the Ukrainian group Femen. In an Al-Akhbar article, Sara M Salem argues that Aliaa has sided with a neo-colonial feminism that patronizingly intends to teach muslim women how to be free by getting rid of their religious traditions and cultural heritage. Even the unapologetic atheist Joumana Haddad condemns the methods of naked protest by stating that they are but another patriarchal objectification of the female body. And indeed, should we be afraid of Aliaa el Mahdy?
Before tackling the thorny question of cultural relativism as far as women’s rights are concerned, one simple statement comes to mind: Aliaa el Mahdy has faced death threats, harassment and kidnapping for committing the crime of showing her naked body to the world. Somehow, something about el Mahdy’s exposed body has been interpreted as a tremendous threat to patriarchal society. Specially that this kind of naked protest -including that of the Ukrainian group Femen- is not intended to be erotic, or to lure male desire: in other words, the female body is not presented as an object of desire from a male’s perspective but in a neutral matter-of-fact perspective: this is what a woman’s body looks like. Not only did Aliaa el Mahdy break the taboo of nudity, she also countered the tyranny of the male gaze that constantly strives to enclose the female body in one of two categories: either a desirable object to lust upon or a shameful object to hide under heavy sheets. This change of perspective is, in my opinion, what was the most scandalous in Aliaa el Mahdy’s act. The punishment faced for breaking this taboo has been widely disproportional. This tells us about a society that has become so controlled by machismo that it is unwilling to acknowledge a naked female body.
One might argue that in an oriental society, gender equality can be achieved through a different path: that of religion and traditions. While it might be true that a veiled woman can be a free woman, in a society that considers a woman’s body sinful, no woman is free. Beyond cultural relativism, the first step towards human rights is the acknowledgement of the individual: refusing to see women’s bodies is refusing to acknowledge them. This is why Aliaa el Mahdy’s initiative is so relevant in the Middle-Eastern context. Before worrying about neo-colonial feminism threatening to take over oriental culture, Arab feminists should worry about the traditional structures of a culture that forces them to remain hidden, except in circumstances when their bodies are highly eroticized -as we can see in Lebanon, for instance, where pictures of half-naked lascivious pop stars and belly dancers are bombarded at us, but where nudity is still considered chocking, and the female body sinful.
In this regard, the criticism of veiling is not an excess of a westernized and colonial feminism, but a rightful examination of the sexist structures of a society that compels women to keep their bodies -and sometimes their faces- hidden.
This is one of the latest books I have been reading: Presumed Incompetent. The Intersections of Race and Class for Women in Academia (Edited by Gabriella Gutiérrez y Muhs, Yolanda Flores Niemann, Carmen G. González, Angela P. Harris).
Highly interesting work, especially for my case as a university professor having to deal with sexism while living in the Middle East – Lebanon -, with racism too when I was living in Montreal – Canada… And that is the case of so many other women in the Academic world in particular, an ivory tower where it is hard to get promotions if recruited, and to achieve that holy grail of the academic ladder – tenure.
Institutionalized racism and sexism, even among the liberal crowd of tenured radicals, do exist! Often, it’s the liberals who can have the least self-consciousness about the pain they inflict. “I can’t be racist! I love Obama!” or “I can’t be sexist! I love women”!
In this book, women of color in the United States aren’t taken seriously because there exists a bias that is extremely destructive: the perception that they are tokens, that they are penny-ante players in the high stakes intellectual poker match. In the case of Middle Eastern Academic Institutions, many women are perceived the same – racism is often not the issue here, but sexism is.
Universities are losing a lot when they dump most women before they can become permanent. Administrations think that they are winning: It’s like leasing a new car if you don’t grant tenure; you’ll get a new one, only it will cost you less”. Men are also perceived as better potential givers to the institution.
Can we openly talk about those issues? Rarely… It’s taboo! To do so is tantamount to grousing!
Though Presumed Incompetent itself focuses on women of color – and men -, i couldn’t but compare to the situation of many women scholars in most Middle Eastern societies who find themselves not only having to perform the rigorous work of making it in academia but, also, having to deal with the battle fatigue of challenging the bias that dogs their every action.
It can be a tiring, thankless job being a woman in academia — one feels sometimes like an island in a vast, uncharted ocean.
This article isn’t only about voicing discontent in the name of so many women who have to remain silent. It opens the way to begin a useful dialogue…
Elle, c’est le Dr Pamela Chrabieh, professeure en sciences des religions à la faculté de théologie de l’USEK. Son rêve ? Insuffler du modernisme « aux féminismes arabes ». Comment ? Il suffit de s’emparer de son rouge à lèvres, porter des talons hauts et partir en croisade contre les tabous de nos sociétés phallocrates.
Ayant quitté son pays pour suivre l’amour en 1999, Pamela Chrabieh ne savait pas qu’elle s’enticherait d’une autre passion au Canada : la théologie et la lutte pour les droits des femmes. « J’ai toujours été activiste en matière de revendication des droits de l’homme. Mais c’est au Canada que les bourgeons de mon militantisme ont éclaté. J’ai pris conscience du fait qu’aucun droit humain ne peut être garanti au sein des sociétés où la femme est asservie », confie-t-elle. Elle devient alors membre d’une ONG canadienne portant le nom de « La Grappe » ou « Féminismes et interspiritualités », et regroupant des femmes de différentes ethnies et religions. « Mon but était de créer un féminisme médiateur. Au-delà de nos différences et des clivages religieux, une cause unique rassemble toutes les femmes du monde. Et je crois qu’une femme musulmane est aussi opprimée qu’une femme chrétienne ou hindoue. Ce ne sont pas les religions qui nous enserrent dans leur étau, mais plutôt le manque de vision égalitaire dans certaines communautés », indique-t-elle.
Un féminisme médiateur
À son retour au Liban en 2006, Pamela Chrabieh œuvre pour la diffusion d’un nouveau féminisme : le féminisme contextualisé. « Notre histoire montre que le Liban, depuis l’ère phénicienne, était compartimenté. Cet effritement étatique prend de l’ampleur avec la mise en place du système confessionnel. Il en découle une marginalisation de la femme », souligne-t-elle. La solution pour elle passerait par une réforme progressive du système confessionnel. « Je ne suis pas une féministe de gauche. Je me suis construit mon propre féminisme, fruit d’un brassage interculturel pendant mon séjour au Canada », ajoute-t-elle. Elle ambitionne de produire un discours contextualisé qui puisse toucher toutes les femmes arabes
« Red lips high heels »
Blogueuse active depuis 2005, Pamela Chrabieh envisage un espace de dialogue pour les penseurs arabes – hommes et femmes – engagés pour le féminisme : le blog « Red lips high heels » (lèvres rouges et talons hauts). « Symboliquement, les lèvres rouges renverraient au charme de la femme. Pourtant, ça pourrait nous servir d’appât. Le rouge invite à entendre ce qui sort de ces lèvres : la parole !
Quant aux high heels (talons hauts), ils nous poussent à nous maintenir en équilibre et à garder la tête haute et fière », conclut-elle.