Eternels vagabonds…

Suite à l’incendie criminel de la librairie Saeh à Tripoli au Nord du Liban, je partage ici un passage de mon livre ‘A la rencontre de l’Islam’ (Médiaspaul, Montréal, 2006, p.29):

“Je regarde le ciel et je cherche une réponse,

à la violence perpétuelle,

au lynchage de mon peuple,

Aucun signe, aucune lueur…

Dieu aurait-il clos les portes de son royaume?

Lui le créateur, le miséricordieux, le sauveur,

serait-il las des viols, meurtres et génocides?

Serait-il dans le camp des oppresseurs?

Je regarde le ciel et je cherche une réponse,

à l’humiliation, à l’écrasement, à la souffrance.

La croix et le croissant s’affrontent,

les croix s’affrontent entre elles,

les croissants s’affrontent entre eux,

et les autres ajoutent du bois au feu.

Je regarde le ciel, je prie, j’implore,

je conjure, impuissante…

Un cortège de démons,

le désespoir me ronge,

c’est le feu de la Géhenne,

le même feu qui dévore et que l’on ne distingue point.

Délivrez (vrons) -nous de nos rêves d’horreur,

de la terreur qui sévit et qui ne nous quitte point,

du supplice lancinant, soudain,

de la violence, du pouvoir, des forces du commun,

de la bassesse, des méprises de quelques-uns,

de l’étau qui se resserre sur notre chemin…

Une tenaille, un piège, un cercle désenchanté,

l’amour n’est qu’étranger,

et nous restons égarés,

éternels vagabonds,

pensées en confusion…”

 

Leave a comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *