Nos droits par ci, nos droits par là, les droits de tels partis, de telles communautés, on nous bassine à longueur de journée avec les droits supposés de collectivités qui depuis toujours se sont substitués à l’individu, l’ont phagocyté au prétexte de protéger son identité culturelle et religieuse. Mais de sa singularité et de son individualité ils n’ont que faire, pas de place pour le libre choix, l’alternative, la dissonance et la dissidence intellectuelle ou comportementale. Autant de césures, de brèches détestables qui polluent le tableau idéal d’une uniformité culturelle et sociale rassurante à l’abri d’une identité communautaire immuable et monochrome.
L’individu n’est pas exempte de tout reproche et se complait souvent dans le confort nourricier de sa communauté qui l’abreuve de sa tendresse et de sa sollicitude, lui accorde des droits et des privilèges qui lui appartiennent déjà de par son sa condition de citoyen. Il se complait aussi à l’abri de la permissivités et de l’impunité qu’elle lui garantit, tel un mineur qui à la moindre entorse va se réfugier dans les jupons de sa mère qui d’avance lui pardonnera tout
Oui à la diversité culturelles et religieuses revendiquées par les communautés mais non à la diversité en leur sein. Pour leurs ouailles ni diversité culturelle, sociétale et comportementale, ni pluralisme politique encore moins de liberté individuelle, de penser et de croyance.
En l’absence d’un Etat civil, d’un Etat de droit, l’individu est amputé des libertés individuelles fondamentales. Seul un contrat social entre l’Etat et les citoyens serait à même de les protéger et de leur donner une portée concrète. Les droits appartiennent avant tout aux individus, à la personne humaine.
Nos politiques nous parlent de droits, de leurs droits et de ceux de « leur » communauté (l’amalgame est courant entre leurs droits et ceux de leur communauté) mais aucun ne respecte les droits de leurs adversaires et encore moins ceux des citoyens qu’ils ont la charge de représenter. De quels droits est il encore question quand la Loi fondamentale n’est pas respectée, nonobstant ses imperfections, ses incohérences et ses suffiances. Si els règles du jeu ne vous plaisent pas alors ayez au moins le courage de le dire et l’audace de les changer. Mais au fond vous ne le voulez pas, vous prospérez grâce au flou, la confusion, le chaos organisé. Vous avez érigé et entretenue vos incohérences au point d’enf aire un système de gouvernance qui ne peut souffrir la moindre réforme au motif que tout s’écroulerait que nous serions tous ensevelis sous les décombres. L’ennui est que si nous appliquions aujourd’hui le critère de la cohérence tout s’effondrerait. Nos incohérences finissent pas avoir une logique qui leur est propre, chacun a désormais des raisons que la raison ne connaît point et que l’autre ignore.
En vérité vous n’avez aucun droits mais le devoir d’assumer vos responsabilités, d’affronter la réalité, de remplir vos obligations et de respecter vos engagements. Il s’agit désormais de s’entendre entre vous ou de divorcer à l’amiable.
Ni exclusion ni tiers de blocage ni boycott ni conditions rédhibitoires. Votre seul pouvoir est celui de l’inertie, celui du blocage. Vous n’avez aucune liberté pas même celle de refuser, encore moins celle de proposer.
Non au tiers de blocage car on ne peut faire partie d’un gouvernement et adhérer à l’Etat tout en faisant preuve d’une défiance à toute épreuve à l’égard de ses partenaires au pouvoir, des institutions, du chef de l’Etat et du gouvernement. Non à l’exclusion car c’est une attitude des plus dangereuses et des plus improductives. Elle n’aura pour effet que de consacrer l’impasse et de rendre impossible la formation d’un gouvernement.
Il nous faut cesser d’exiger une chose et son contraire. L’allégeance au pacte impose à tous de revoir leurs priorités et de relativiser leurs phantasmes. Aujourd’hui plus que jamais un seul mot d’ordre : nous serons soit une nation de volonté soit nous ne serons plus qu’un amalgame d’entités éclatées dans un océan de confusion ; des entités angoissées, renfermées et isolées . Alors qu’elles sont incapables de se constituer en nation elles maintiennent, pour certaines, l’illusion d’un destin plus large mais à l’horizon plus étroit.