Le Liban, un pays qui se détache de son identité Arabe que lui impose sa situation géographique, par la fierté qu’il accorde à son image démocratique ainsi que par les différentes réformes qu’a connu la société Libanaise, sous l’influence de l’Occident. Cependant, c’est toujours à travers un regard douteux, des gestes hésitants et des cris sourds, que la femme tente de s’imposer au sein des différentes communautés libanaises, où l’égalité reste à prouver.
En effet, les droits de la femme ont été l’objet de nombre de débats au Liban, partant des discussions scolaires aux séances parlementaires, la femme n’a pas fini de lutter pour ses droits les plus basiques. De nos jours, la femme a accès à l’éducation, comme l’homme, et pourtant le pourcentage des femmes dans les postes administratifs, industriels, ainsi que dans les postes de décision, reste inferieur à 25%. Si l’égalité entre hommes et femmes gagne du terrain en droit, en fait c’est bien loin d’être gagné.
Le Liban adhère à la charte des Nations Unies, et est signataire des différents traités internationaux qui visent à réduire la discrimination, mais la constitution Libanaise de son côté présente plusieurs failles en ce qui concerne les droits de la femme. La loi qui protégerait la femme de toute violence domestique n’a toujours pas été votée, et c’est au fond des tiroirs que repose celle accordant à la femme Libanaise le droit de passer la nationalité à son enfant et son époux.
Aujourd’hui, on commence à voir des femmes occuper des ministères et des sièges dans la chambre des députés, mais les femmes appartenant à une classe sociale moins privilégiée, demeurent victimes de leur impuissance. Des associations se soulèvent contre la barbarie de cette discrimination sociale, parmi lesquelles on retrouve principalement la « commission nationale pour les femmes Libanaises », dirigée par la première dame, des mouvements qui luttent au nom de celles qui ne sont pas en mesure de le faire, et pourtant les progrès sont minimes.
Le progrès est bien en faveur de la cause féminine, mais certains obstacles restent presque infranchissables. Si au sein de certaines communautés, la sensibilisation des hommes et des jeunes en particulier commence à faire preuve d’efficacité, dans d’autres, ce n’est pas près d’être gagné. La « Charia » freine les réformes dans les sociétés musulmanes, et c’est aux lois de leurs confessions que les femmes sunnites et chiites doivent se soumettre.
L’évolution doit s’effectuer à plusieurs niveaux, à commencer par l’instauration de congés de maternité convenables, garantissant au moins à la femme son emploi à son retour. Il est également primordial de lui accorder les mêmes droits que l’homme en ce qui concerne la dissolution du mariage, ou encore des lois non-confessionnelles qui lui assureraient plus de liberté.
Il est évident qu’il reste énormément d’efforts à faire, mais comme le dit « La Troisième Voix », un groupe de réflexion socio-économique, « Il est temps d’agir… de moderniser… d’évoluer ».