Attache-moi?

Photo du film d’Almodovar “Attache-moi”

On en a trop parlé de ce sujet qui nous turlupine à un point tel de nous donner un vertige tenace. La femme libanaise, ses joues refaites, ses rondeurs surfaites, son 4×4 avançant contre vents et marées (de pauvres bagnoles qui pétaradent sur l’autoroute) avec l’envie cuisante d’arriver à point à ce rendez-vous de beauté… La denture faut la décrasser… les critères d’Hollywood sont bien drastiques! Les tiffes, faut pas qu’ils se rebiffent contre leur maîtresse! Les ongles cassants, faut leur trouver l’onguent idéal: “ultimate shine”, les paupières faut pas qu’elles se prélassent sur leurs paires d’yeux retracés au Khôl… Une injection de Botox s’impose, pour pas que le stress implose et fasse une éruption de lassitude aux alentours de leurs yeux de biche (Oh ma biche!)… Les boutons qui poussent au grand dam de la nature de leur peau idéale, paraffinée à coups de pinceau de fond de teint, sculptée par les touches (mal)habiles du bistouri des toubibs Sganarellesques, médecins volants, sans scrupules… faut les éradiquer, les désinfecter, les envoyer valser… Etc, etc.

Revenons à nos (b)moutons purulents aujourd’hui, à l’existence menacée, à l’Apocaypse proche, à l’extermination fatidique,à, à, à… Ah! Que dis-je?! La femme menacée dans son existence!? Mais non! A moins qu’elle ne soit un reste de vestiges mésopotamiens! Mais elle demeure le rejeton inférieur d’une redondance du chromosme X… Elle, c’est XX, attachée fatalement au rêve “XY”ien.

“Attache-moi! Je ne sais pas s’il faut délier mes chaînes!”, dit-elle comme l’héroïne junkie éprise d’Antonio Banderas, dans le film “Attache-moi” de Pedro Almodovar. Passons au sérieux. Nous avons parfois la sale habitude de verser dans nos salves de diatribes en passant à côté de la plaque! Alors, c’est quoi au juste ce phénomène que nous venons très ostensiblement de nommer: “Attache-moi!”?

La femme libanaise et orientale est arrivée à un moment où sa condition, à comparer avec les décennies précédentes, est presque satisafaisante. (Presque, dis-je). Allons!!! Elle peut prétendre à l’éducation, conclure un mariage civil avec consentement de son partenaire, travailler au lieu de rester confinée avec ses pots d’aubergines dans son foyer familial idéal (mon oeil!)… Elle n’a plus qu’à se libérer du poids de l’”INTERDIT”, cet interdit bien entériné avec les inhibitions surmoïques, les exigences parentales, religieuses et sociales. Elle a tout pour s’émanciper, surtout l’indépendance financière qui lui est donnée grâce à son travail. Elle a les diplômes qu’elle entasse, je ne sais dans quel but! Elle a la force de caractère qu’elle pourrait manifester loin des salons où l’on discute du denrier défilé de mode à Paris ou à Mila. Pourquoi s’obstine-t-elle à implorer la gent masculine (qu’on aime… oui! Mais… pas toute. Pantoute!): “Attache-moi!” Serait-elle masochiste, froussarde… Ne veut-elle pas prendre la clé des champs et défier le monde et elle-même avant tout? En commençant par dire “Non”? C’est simple comme bonjour. Dire “Non” à l’avenir que la famille bourgeoise, le clan, l’entourage curieux lui ont planifié? “Non” aux valeurs étriquées qu’on lui a inculquées au biberon? “Non” à l’homme qui veut l’attacher par les liens maritaux au foyer et rien qu’au foyer?

“Détache-moi. Tu ne veux pas? Tant pis!”. Voilà la nouvelle banderole qui devrait être brandie. Ceci ne tient qu’à un fil!

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