En souvenir des victimes de guerre… Pour que cesse la folie meurtrière!

L’attentat à la voiture piégée à Roueiss (banlieue sud de Beyrouth) hier vendredi ayant fait plus de 20 morts et 250 blessés, n’est pas un incident ponctuel, un événement ‘sensationnel’ du moment, mais il fait partie de la tragédie libanaise, de la guerre continue au Liban voilà des décennies et son cortège de victimes, de souffrances, de traumatismes, de mémoires meurtries et meurtrières, lequel s’alourdit au fil du temps.
Chaque attentat apporte son lot de nouvelles plaies qui s’entassent sur les anciennes, de nouveaux chocs ravivant ceux qui précèdent. On a beau vouloir s’enfuir pour pouvoir survivre, on a beau vouloir oublier pour ne pas avoir mal, mais la violence finit par nous retrouver et marquer notre quotidien à divers niveaux, notre conscient, notre inconscient, nos gènes, notre culture, notre histoire, et nos futures générations.
La fin de l’été s’annonce triste au Liban, en Syrie, en Egypte, en Irak et en Palestine… Berceaux des trois monothéismes et des plus riches anciennes civilisations… Riches dans leurs patrimoines et leurs contributions socio-politiques et culturelles… Mais tellement pauvres aujourd’hui, enlisés dans la décadence, l’extrémisme, l’ignorance et la guerre.
La fin de l’été apporte avec elle le souvenir de tant de victimes, dont celle de mon beau-père, Gebrane Badine, assassiné le 10 septembre 2004 à Bagdad (cf. Scriptura Nouvelle Série (Faculté de Théologie et de Sciences de Religions de l’Université de Montréal, Québec, Canada). Vol.9-1, 2007, p.109-118).
A l’époque, la mort de Gebrane ainsi que de ses amis dont un couple de nouveaux mariés fit la une des journaux et provoqua un énorme traumatisme [2] auprès de ses proches et de ses amis. Dans quel but Gebrane fut-t-il assassiné ? Pour des raisons confessionnelles ? Gebran était chrétien grec-catholique dans un environnement à majorité islamique, mais les attentats qui devenaient de plus en plus fréquents en 2004 étaient perpétrés envers des individus et des collectivités de toutes confessions et appartenances. Pour des raisons politiques ? Gebrane n’était membre d’aucun parti ou mouvement politique. Pour des raisons d’intérêts stratégiques et de course au pouvoir entre des clans et des tribus au sein de Bagdad ? Dans ce cas, Gebran et ses collègues constitueraient ce que l’on qualifie en politique internationale de « dommages collatéraux » [3], ou alors de boucs émissaires dans une guerre qui n’était pas la leur.
A ce jour, la cause de la mort de Gebrane reste inconnue. Tel est également le cas des auteurs du crime. Ni la justice irakienne, ni celle libanaise ou même canadienne – Gebrane étant détenteur d’une double nationalité libano-canadienne – ne se sont penchées sur ce crime odieux advenu à Bagdad, capitale ensanglantée qui se meurt à grands feux. Après tout, qui est Gebrane ? Vaut-il la peine d’être remémoré ? Sa mort, à l’instar de beaucoup d’autres, compte-t-elle sur l’échiquier national, régional et international ? Les massacres perpétrés quotidiennement dans cette région, ne sont plus que des événements relégués aux oubliettes, des concours de circonstances, des accidents faisant partie du lot dit normal de la guerre. En ce sens, la mort de Gebrane ferait partie de l’ordre des choses, du cycle de la vie et de la mort. Elle ferait partie des tragédies enfouies dans les méandres de l’Histoire, jugées par des politiciens, des historiens, des institutions médiatiques et des peuples entiers, inaptes à porter le qualificatif de mal absolu, d’horreur extrême, et donc inaptes à être même pointées du doigt.Que de crimes commis contre l’humanité dans le passé et encore aujourd’hui sont sous-estimés, banalisés, oubliés, en dépit de la convention sur la prévention et la répression du crime de génocide adoptée par les Nations-Unies en 1948 et de la Convention de Genève stipulant la protection des civils en temps de guerre ? Ces nobles principes n’existent pas en pratique, et les civils souffrent en tous lieux : Vietnam, Hiroshima, Liban, Sarajevo, Rwanda, Palestine…Certes, l’on s’attarde parfois aux phénomènes dits massifs, mais si ce n’est pas le nombre de victimes qui pèse dans la balance, serait-ce leur qualité, leur nationalité, leur ethnie, leur religion ? Serait-ce une question de jeux de pouvoirs, d’intérêts? D’enjeux économiques, politiques, judiciaires ? De purification, d’unification, de sécurisation, de nettoyage ? D’implantation d’une quelconque démocratie ? De légitime défense ? Le fait d’États faibles ou alors d’États forts ?
Est-ce une poignée de juristes et d’experts qui sont habilités à nommer des génocides, des politicides[4] ou des démocides[5], des guerres justes ou injustes, légitimes ou illégitimes, et donc à reconnaître et faire reconnaître aux yeux de tous l’annihilation d’êtres humains ? Le terme « génocide » ne peut-il pas être la pièce maîtresse d’une rhétorique agressive contre un adversaire politique ? Ne sert-il pas à la fois de bouclier et d’épée ? Selon l’historien Steven Katz, le seul génocide ayant été perpétré dans l’Histoire est celui des juifs.[6] Alors que pour le psychologue Israël Charny, tout massacre est un génocide.[7] Les définitions de cette notion sont bien plus nombreuses. Il en est de même pour celles de tragédie, d’holocauste, de meurtre, de crime, de destruction involontaire ou d’intention de détruire, la part du calcul ou le passage à l’acte, la « froide » ou la « chaude » décision de massacre etc… : les avis se partagent. À ce jour, il n’existe aucun modus vivendi sur lequel se baser pour déterminer qui serait la victime, le bourreau, le calculateur, le procureur… et de surcroît, quelle mémoire faudrait-il sauver des décombres.
Pour ma part, toute guerre constitue un génocide, et tout être humain ayant péri de la folie meurtrière vaut la peine d’être remémoré, pour que justement cesse cette folie.Malheureusement, depuis la deuxième guerre mondiale, les recherches sur les traumatismes de guerre et la mémoire de la guerre se concentrent principalement sur la situation des militaires. Récemment, une panoplie de films et d’ouvrages ont mis l’accent sur le traumatisme vécu par les anciens combattants des deux premières guerres mondiales, du Vietnam et de la première guerre du Golfe.[8]Rares sont les recherches qui traitent des traumatismes vécus par ce que le psychiatre Libanais Adnan Houballah qualifie de combattants ou d’acteurs « passifs ». Il en est de même pour l’ensemble des individus et des collectivités victimes de violences extrêmes, et qui diffèrent des combattants « actifs » (armée, milices…), lesquels génèrent ces violences.[9] En ce sens, rares sont les études qui se concentrent sur le personnel, le psychosocial, l’humain, tels que représentés par les photographies de Rania Matar à travers le quotidien d’individus aux prises avec le lendemain des combats armés, ignorés et déshumanisés, souffrant de l’adaptation à la réalité de ce qu’ils ont perdu. Tel est notamment le cas au Liban, en Irak, en Syrie, en Egypte et en Palestine, ce qui constitue un obstacle majeur face à la déconstruction des traumatismes de guerre et au soin des blessures psychosociales.Or, la mise en œuvre de ce processus thérapeutique, tant au niveau individuel que collectif et national, est indispensable en vue de la construction de la paix et de la convivialité à long terme. En ce sens, il ne suffit pas de poursuivre des logiques de survie (assurer les besoins élémentaires), mais aussi des logiques que les ONGs qualifient d’immatérielles et qui sont multiples. En d’autres termes, il ne suffit pas de faire taire les canons et de s’engager dans un processus de ‘peacekeeping’ qui vise principalement les combattants « actifs », mais de s’engager dans un processus de ‘peacebuilding’ lequel vise surtout les acteurs « passifs » et a pour objectif de tisser des liens entre la diversité des composantes d’une société. Il est bien évident que l’irréparable – comme la mort de Gebrane – ne se répare pas et que le traumatisme ne s’efface pas. Toutefois, il s’agit de permettre de vivre avec le traumatisme et non pas dans le traumatisme, de se libérer du passé tout en s’attachant à construire et reconstruire des liens familiaux et sociaux protecteurs. Or, comment se libérer du passé si l’omerta est de rigueur?
Au Liban par exemple, il est habituellement demandé tant aux enfants qu’aux adultes de ne pas revenir sur le passé, de taire les blessures, de se murer dans un mutisme approbateur de la fatalité du destin, privilégiant la survie sociale et politique à la survie psychique et humaine. La société entière est soumise aux chuchotements et à l’autocensure qui font que la moindre pensée subversive est automatiquement réprimée. Cette omerta ou loi du silence est renforcée au niveau national par l’auto-amnistie des leaders de la guerre en 1991. En effet, la loi no.84 du 26 août 1991 a voulu voiler le passé récent en accordant une amnistie aux criminels pour tous les actes commis avant le 28 mars 1991. Cette loi fut élaborée en fonction de critères politiques et non des droits de l’Homme. Les ‘Seigneurs de la guerre’ – expression utilisée en politologie Libanaise – ont fait en sorte que leurs crimes soient oubliés. Or, suffit-il de d’affirmer que le passé n’existe plus en droit pour qu’il cesse d’exister dans la réalité et les consciences, pour que victimes et bourreaux se valent ?
L’oubli n’est qu’une illusion, le temps nous rattrape à grandes enjambées et la souffrance nous descend, même si nous tentons de fuir. « Gare au retour du refoulé ! », avait prévenu un célèbre architecte Libanais lors d’une conférence en février 2004 intitulée « Le centre-ville, exploit ou fracture? ». Comment tourner la page sur des milliers de morts, de blessés, de disparus, de déplacés, de prisonniers, d’émigrés forcés, de destructions, d’horreurs ? Comment dépasser la peur qui marque sa présence et la dépression qui suit la fin de l’espoir ? Comment envisager ce qui sera sans tenir compte de ce qui a été ?
« Je désire savoir où sont les choses futures et passées, si l’on peut dire qu’elles sont. Si cette connaissance est au-dessus de moi, au moins je suis assuré qu’en quelque lieu qu’elles soient, elles n’y sont ni futures ni passées, mais présentes, puisque si elles y sont futures, elles n’y sont pas encore, et que si elles y sont passées, elles n’y sont plus ».
Aux interrogations de Saint Augustin, dans les Confessions (livre XI, chapitre XVII), répondent certaines certitudes : si l’avenir n’est pas encore et si le passé n’est plus, celui-ci n’est pas sans influencer celui-là. En ce sens, un avenir pacifié ne peut être envisageable si la politique de la tabula rasa relevant de la terre brûlée est adoptée. Celui-ci requiert la reconnaissance de la douleur en la muant en souvenir fondateur qui puisse nous en affranchir, notamment en construisant une mémoire[10] individuelle et collective de la guerre. Dans cette perspective, la parole ou la mise en récit de l’événement traumatique occupe une place centrale dans le processus thérapeutique qui constitue la base du processus de ‘peacebuilding’ – construction de la paix. Donner un espace de parole, d’où l’on peut s’exprimer en toute sécurité et liberté, est indispensable pour passer de la simple reviviscence à la représentation, du souvenir au « ressouvenir » – un terme utilisé par Amin Maalouf[11] et qui signifie une réécriture, un déchiffrage, un dévoilement, un travail de critique et d’auto-critique (intériorisation), un projet herméneutique, un travail de deuil, un acte refondateur, une transformation – pour qu’on puisse dire les blessures, leur attribuer un sens, les comprendre et vivre avec.
La construction d’une mémoire individuelle et collective de la guerre accompagne nécessairement l’implantation d’un système judiciaire qui n’est pas fondamentalement axé sur la sanction mais sur la guérison des blessures. Telle est la différence entre la justice réparatrice telle qu’appliquée par exemple en Afrique du Sud et la justice punitive clamée haut et fort par des leaders Libanais depuis l’assassinat de l’ex-premier ministre Rafic Hariri en février 2005. Une commission Vérité et Réconciliation pourrait être pensée et implantée à long terme tant au Liban qu’en Irak, en Syrie, en Eygpte et en Palestine, et adaptée à leurs contextes respectifs.[12] Au Liban par exemple, elle pourrait se baser sur les valeurs du dialogue interreligieux longtemps pensé et pratiqué, tant dans le quotidien du peuple Libanais qu’en milieux académiques et institutionnels. Ces valeurs pourraient être élargies à une vision-pratique plus large de la convivialité inter-humaine, à l’instar de l’ubuntu africain, lequel exprime une attitude d’humanité à l’égard d’autrui et accorde une importance à la communauté humaine.[13]
En ce sens, le principe ‘œil pour œil, dent pour dent’ ou la culture de la vendetta sont remplacés par un processus réparateur impliquant toutes les parties, constituant une manière puissante d’aborder non seulement les préjudices matériels et physiques causés par les crimes, mais aussi les préjudices sociaux, psychologiques et relationnels. Cette démarche est centrée sur la victime, et la communauté et le dialogue en sont les éléments centraux. Le but n’est pas la vengeance, mais que la vérité soit connue et qu’une reconnaissance publique soit officiellement sanctionnée. Les auteurs de crimes de guerre ont beau répéter que personne n’entendra les victimes, que personne ne se soucie d’elles, que personne ne le saura jamais… D’où la nécessité de faire face à ce que le journaliste Lawrence Weschler qualifie d’ « instant primordial » :
« Qui était là ? Qui criait ? Qui se tenait aux côtés de la victime, et que faisaient-ils ? Qui, encore maintenant oserait écouter ses cris ? Qui souhaite le savoir ? Qui sera tenu responsable ? Et qui leur en demandera des comptes ? »[14]
Le but est donc la compréhension de ce qui s’est passé, l’établissement d’un état des lieux, des causes, de la nature et de l’étendue des dégâts, le dévoilement du passé sans complaisance et sans maquillage, l’apaisement social par le désamorçage des rancoeurs, la réhabilitation et la restauration de la dignité civile et humaine des victimes. La paix en soi et avec les autres est à ce prix. Tel fut le cas en Afrique du Sud, au Guatemala, au Maroc, etc. Tel peut être le cas au Liban en particulier et en Asie du Sud-Ouest en général. Sans cela, le massacre de centaines de milliers d’êtres humains, tel celui de Gebrane, tel celui de Roueiss, continuera d’être perpétré et la société restera empoisonnée par les maux passés qui réapparaîtront inévitablement dans l’avenir.
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NOTES
[2] Le traumatisme peut se définir comme l’effet d’un événement qui sort de la norme et au cours duquel les défenses psychiques ont été submergées. A maints égards, on peut comparer cette expérience à une blessure émotionnelle. L’événement vécu laisse par la suite une cicatrice dont l’importance dépend de l’ampleur du choc vécu et du soutien reçu. Consulter à cet effet : http://www.aubonnebridge.net/data/traumaflier_fr.pdf; L.CROCQ, Les traumatismes psychiques de guerre, Paris, Odile Jacob, 1999.
[3] Ce type de vocabulaire est passé dans le langage militaire courant puis dans celui du politique et des médias pour cacher le massacre de populations civiles au cours de combats guerriers et qui devrait être qualifié de crime de guerre ou de crime contre l’humanité. Consulter à cet effet : I. VALE MAJERUS, De quel droit? Le Droit international humanitaire et les Dommages collatéraux, Paris, Le Serpent à plumes, 2003; G. ACHCAR, Le Choc des barbaries, Paris, Complexe, 2002.
[4] Le terme politicide est un néologisme signifiant littéralement « tuerie politique » et peut être utilisé pour définir un massacre de personnes pour des motivations politiques ou l’élimination d’une entité politique (Source : Wikipédia).
[5] Le terme démocide signifie « le meurtre d’une personne ou d’une population par un gouvernement, y compris le génocide, le politicide et les exécutions de masse » (Source : Wikipédia).
[6] Voir S. KATZ, The Holocaust in Historical Context, vol. 1, New York, Oxford University Press, 1994.
[7] Voir G. ANDREOPOULOS (ed.), Genocide: The Conceptual and Historical Dimensions, Philadelphia, University of Pennsylvania Press, 1994.
[8] Voir J.Y. LE NAOUR, The Living Unknown Soldier : A Story of Grief and the Great War, London, Metropolitan Books, 2004; T. NHU TANG, A Vietcong Memoir: An Inside Account of the Vietnam War and Its Aftermath, New York, Vintage, 1986; G. NICOSIA, Home to War: A History of the Vietnam Veteran’s Movement, New York, Caroll & Graf, 2004; M. HONG KINGSTON (ed.), Veterans of War, Veterans of Peace, Kihei (Hawai), Koa Books, 2006.
[9] Voir A. HOUBALLAH, Le virus de la violence, Paris, Albin Michel, 1996.
[10] Le terme « mémoire » est défini de multiples manières (polysémie que l’on trouve dans des travaux académiques : études culturelles, historiques, anthropologiques, psychologiques, sociologiques…). En témoignent les travaux fondateurs du sociologue français Maurice Halbwachs, de l’historien Pierre Nora, du sociologue américain Jeffrey Olick, etc. Voir M. HALBWACHS, On Collective Memory, Chicago, University of Chicago Press, 1992, p.51; P. NORA (dir.), Les lieux de mémoire, t.1-2-3, Paris, Gallimard, 1993 ; J. OLICK, In the House of the Hangman: The Agonies of German Defeat, 1943-1949, Chicago, University of Chicago Press, 2005; et “Genre Memories and Memory Genres: A Dialogical Analysis of May 8th, 1945 Commemorations in the Federal Republic of Germany”, American Sociological Review, no.64 (1999) p.381-402. Dans cet article, le terme « mémoire » est défini en tant que passage du souvenir ou de la simple reviviscence au ressouvenir, signifiant une réécriture, un déchiffrage, une mise en récit, une représentation, un dévoilement, un travail de critique et d’auto-critique (intériorisation), un projet herméneutique,, un travail de deuil, un acte refondateur et une transformation.
[11] Voir A. MAALOUF, Les identités meurtrières, Paris, Grasset, 1998; Origines, Paris, Grasset, 2004.
[12] Voir Truth and Reconciliation Commission of South Africa, Hampshire, Palgrave Macmillan, 1999.
[13] Voir M. BATTLE,. Reconciliation : The Ubuntu Theology of Desmond Tutu, Cleveland (Ohio), Pilgrim Press, 1997.
[14] Voir L. WESCHLER, ‘Afterword’, State Crimes: Punishment or Pardon, Queenstown, Aspen Institute, 1988, p.91-92.
[hr]

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